lundi 22 mai 2017

Quatre questions sur l'avenir de Facebook

Le réseau social a publié des résultats meilleurs que prévu. Le site, qui multiplie les acquisitions, semble pourtant traverser une « crise d'adolescence ».

Facebook a une nouvelle fois dépassé toutes les attentes. Le réseau social de Mark Zuckerberg a publié, mercredi 23 avril, des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre, avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars (1,81 milliard d'euros), en hausse de 72 % sur un an. Le bénéfice net est multiplié par trois, à 642 millions de dollars. Les recettes publicitaires ont bondi de 82 % sur un an, à 2,27 milliards de dollars.

Le réseau social par excellence, dont la longévité fait pâlir d'envie tous les autres, et qui est une des seules pépites de la Silicon Valley à être aujourd'hui rentable, vit pourtant une crise d'adolescence dont les médias se sont fait l'écho ces derniers mois. Une mue rendue nécessaire par le vieillissement des membres de Facebook, ainsi que par la multiplication des sites et applications concurrents.

The « Social Network », pour quoi faire ?

Lors de l'annonce des trimestriels, un indicateur a été particulièrement scruté, et ce d'autant plus que l'utilisateur moyen de Facebook est de moins en moins un adolescent, et de plus en plus un quadra dynamique et connecté : le taux d'engagement des membres. Facebook revendique pour le premier trimestre 1,23 milliard d'utilisateurs actifs mensuellement, dont 1,01 milliard consultent le site à partir d'un mobile. Le nombre d'utilisateurs quotidiens augmente, passant de 61,5 % des inscrits au dernier trimestre 2013 à 65,2 % au premier trimestre 2014. Ce chiffre est important, explique Brian Blau, analyste au sein du cabinet Gartner, « car il montre comment les utilisateurs répondent aux évolutions du produit : c'est un bon indicateur de leur satisfaction ».

Mais la lassitude semble s'installer par rapport aux fonctionnalités de base du site : newsfeed, partage de photos personnelles, petits mots déposés sur les timelines... Pour une part croissante d'utilisateurs, Facebook semble être devenu une simple plateforme de distribution de contenus (et donc de publicité), médiatiques et commerciaux. Facebook l'a lui même bien compris, et a lancé en janvier l'application Paper, un agrégateur de contenus aspirés sur des médias et blogs partenaires, personnalisables grâce à des catégories, et insérés dans une application reliée à Facebook et qui peut aisément la remplacer. Malgré son design irréprochable – très « iOS-friendly » –, la richesse de ses contenus et des critiques élogieuses à sa sortie, l'application n'a pas convaincu : elle est rapidement sortie du top 100 des applications gratuites les plus téléchargées sur l'Appstore.


Quel avenir pour les applications tierces ?

Aucune précision n'a été donnée, à l'occasion des trimestriels, sur les perspectives de revenus que Facebook espère tirer du réseau de partage de photos Instagram, acheté à l'été 2012 pour la somme, déjà très élevée, d'un peu moins d'un milliard de dollars. Une bagatelle comparée au prix payé pour mettre la main sur WhatsApp et ses 500 millions d'utilisateurs actifs : 19 milliards de dollars. Or, là non plus, rien n'a été dit sur les retombées attendues de ce coûteux achat. Car WhatsApp, malgré sa popularité, ne rapporte a priori pas grand-chose (20 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2013, selon des estimations parues dans la presse) : ses membres paient l'abonnement moins d'un dollar par an et l'application est garantie 100 % sans publicité.


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